- La Lettre de l’Adeny : 3ème trimestre 2025 : Face à face ? dos à dos ?
D’un côté, l’être humain A, curieux de tout, chercheur infatigable, amassant génération après génération une quantité croissante de connaissances, à l’origine d’une foule d’outils et de technologies en permanente évolution. ‘A’ part du principe qu’on doit faire tout ce qu’il est techniquement possible de faire, il s’enthousiasme de toutes les découvertes, promesses d’un futur meilleur, où la médecine terrasse les maladies, où les outils techno-numériques épargnent fatigue et danger, pendant que génie génétique et chimie de synthèse bannissent à jamais les famines... le tout générant richesses et profits.
De l’autre, l’être humain B, curieux de tout, chercheur infatigable -Ah bon, c’est le même ?- héritier de la masse de connaissances des générations précédentes et aussi des interrogations qui ont accompagné le développement des sciences et des techniques. Curieux, il l’est au point de s’intéresser aux conséquences des innovations sur la santé, l’environnement, la société. La dégradation de nos milieux de vie et les alertes sanitaires qui se multiplient justifient pour lui l’application du principe de précaution. Évaluer de façon transparente pour ne retenir que ce qui participe au mieux-être collectif, sans générer d’effets néfastes prévisibles ou potentiels, est à ses yeux une absolue nécessité.
Depuis la révolution industrielle, le point de vue de A a globalement servi de boussole, nos sociétés et modes de vie en résultent. Cela a historiquement débuté dans l’ignorance des limites planétaires, sans souci des impacts. Les catastrophes industrielles, sanitaires, environnementales, d’abord perçues comme des évènements isolés non signifiants, se sont multipliées, nécessitant une réponse institutionnelle qui intègre, un peu, le point de vue de B.
Le face à face entre A et B s’est ainsi peu à peu organisé autour d’instances de dialogue et de décision, qui produisent recommandations, règlements, normes... censés assurer la sécurité des biens et des personnes et la préservation de l’environnement dans le souci du ‘moindre’ impact. Dans les faits, le rapport de force a fâcheusement tendance à fausser les débats au bénéfice de A, tandis que le flou de l’adjectif ‘moindre’ aide à adoucir les contraintes normatives.
Ce que voyant, conforté par des faits scientifiques robustes*, B conteste de plus en plus souvent et de plus en plus radicalement ce qu’il estime être inutile, climatiquement et sanitairement dangereux, porteur d’iniquités, spoliateur de biens communs. Et voilà A et B dos à dos.
*La contamination avérée de toute la planète par les micro et nano plastiques, par les pesticides, par les PFAS -ces polluants dits éternels-, porte atteinte au vivant dans son intégrité, sa santé, sa diversité. Nos précieuses ressources en eau sont polluées, parfois pompées jusqu’au tarissement. L’exploitation des énergies fossiles se poursuit sur un rythme insoutenable, les catastrophes climatiques s’enchaînent d’un bout à l’autre de la Terre...
Il est stupéfiant et pour tout dire illogique que A, féru d’innovations scientifiques et technologiques, puisse rejeter en bloc les faits scientifiques, qui en montrent les impacts délétères, comme autant d’élucubrations d’agitateurs. Dernier exemple en date, on a vu A prétendre que la jeune étudiante en Master Qualité, Sécurité, Environnement, initiatrice de la pétition record contre la loi Duplomb, est ‘manipulée’, et que les plus de 2,1 millions de signataires ne sont que moutons bêlants et apeurés. Puisqu’il le pense très sûrement, il lui reste à affirmer pour exploser le ridiculomètre que “le droit à vivre dans un environnement sain” inscrit dans notre constitution est une insupportable entrave à la (sa) liberté d’entreprendre.
NDLR : A et B sont des noms d’emprunt
Sommaire
| Loi Duplomb ; du pétrole dans l’assiette ; méga déconfiture | p. 2 à 5 |
| Dans les prétoires ; sauvons les zones humides | p. 5 à 7 |
| Des bonnes nouvelles... et des mauvaises ; billet d’humeur de Minnie | p. 7 à 9 |
| La route ou le train ? L’arbre en ville ; Les « Glands d’Or » | p.10 à 12 |
| Petit dossier sur L’IA, origines, enjeux, limites… | p.13 à 16 |
- Adeny : 4ème trimestre 2024 : Le capitalisme est méchamment punitif
Puisque les fleurs ne se mangent pas, aucune restriction à l’usage des pesticides pour leur culture et leur conservation n’a été imposée à la filière d’importation européenne. Pour Emmy, morte à 11 ans d’une leucémie déclarée dès ses 4 ans, il vient d’être reconnu que la cause de son cancer est l’imprégnation par les pesticides de sa mère exerçant l’activité de fleuriste pendant sa grossesse. Pour les tenants du capitalisme, qui combattent toute forme de régulation, la prospérité de la filière fleurs vaut bien ce sacrifice.
2015, Brésil : un barrage retenant des résidus miniers cède et déverse 40 millions de m3 de boues toxiques, tuant 19 personnes, saccageant villages, routes et ponts et causant de graves dommages écologiques. Ce barrage était la copropriété de deux groupes miniers dont l’australien BHP, l’un des plus gros au monde. BHP connaissait les risques d’une rupture du barrage dès 2012 mais a néanmoins décidé d’augmenter la production de la mine. Une première condamnation a été prononcée début 2024 par un tribunal brésilien. Un nouveau procès se tient pour plusieurs mois à Londres, où 620 000 plaignants ont engagé la plus vaste action collective jamais menée. Leur but est d’être reconnus victimes de la soif de profit de BHP et justement indemnisés. Celui de BHP est d’éviter une amende record, cynisme et hypocrisie comme principe de défense. Deux qualités essentielles pour un groupe capitaliste de cette envergure.
4 novembre 2024, France, projet de financement de la sécurité sociale. L’Assemblée Nationale adopte un amendement instaurant une taxe sur les sucres transformés, bien que la ministre de l’Agriculture se refuse à mettre "des boulets aux pieds" des industriels français. Signifiant par-là que l’explosion de la double épidémie de diabète et d’obésité n’est pas un boulet pour notre pays. Juste une punition collective, à supporter pour que l’industrie agroalimentaire reste florissante... L’amendement sera-t-il conservé ?
Fin octobre, Espagne. Des trombes d’eau s’abattent sur la région de Valence, intenses comme jamais du fait de la température élevée de la Méditerranée, causant plus de 220 morts. L’ampleur des dégâts tient à l’urbanisation galopante des dernières décennies, contribuant aux émissions de gaz à effet de serre qui alimentent le réchauffement. On aurait pu ne pas bétonner autant... Mais les promoteurs ont été si convaincants ! NB. Les autorités régionales la jugeant inutile et coûteuse, ont supprimé cet été "l’unité valencienne de réponse aux urgences" créée par la précédente coalition socialiste et écologiste.
Il devient difficile de ne pas voir le côté systémique des drames auxquels nous assistons. Et remonter le temps est bien cruel. En 1972, Dennis Meadows publiait "les limites de la croissance", appelé "rapport Meadows". Cette alerte basée sur l’analyse rigoureuse des données disponibles décrivait l’urgence écologique et prévoyait ce à quoi l’inaction nous a conduit. En dépit de ce qu’ils savent, de ce que martèlent à longueur de temps les scientifiques du monde entier, voilà 52 ans que les thuriféraires du capitalisme refusent de plier devant les réalités écologiques et les limites planétaires. Trump réélu président des USA est l’un d’eux, il traite le changement climatique de canular, se fiche de la montée des eaux... Le capitalisme tient sa puissance du pétrole, du gaz et du charbon, qui conduisent à l’enfer climatique... L’Azerbaïdjan, pays de la COP29, partage l’ambition de Trump "forer, forer, forer"... Le nord de la France connait ses premiers réfugiés climatiques... Le capitalisme est méchamment punitif.
Alors ? Se dire qu’"Il y a toujours un dixième de degré, un hectare de biodiversité, un geste de solidarité, une vie, un sourire à sauver." (Corinne Morel-Darleux in Reporterre). Les habitants de Valence et Paiporta nous montrent à quel point l’entraide est puissante et réconfortante.
Sources : Libération, Novéthic...
Sommaire
| Oxygène noir ; récolter l’eau de pluie ; régénération naturelle assistée COP biodiversité ; robustesse versus performance |
p. 2 à 5 | |||
| Thon au mercure ; Poiscaille une pêche durable | p. 6 | |||
| Fleurs, fruits, légumes et pesticides | p.7 | |||
| Nestlé Waters, suite... | p.8 | |||
| Infos locales ; brèves ; atlas des champignons du sol ; appel de Lorient | p.9 à 12 ; 14 et 15 | |||
| Billet d’humeur de Minnie | p.11 | |||
| Rapport moral et d’orientation AG du 12 octobre | p.13 | |||
| L’énergie osmotique | p.14 | |||
| Des transports aériens écologiques ?? | p. 15 et 16 | -« L’injuste prix de notre alimentation » 8.10.24 Vous trouverez ci-jointe notre dernière publication
|
Du pain, des jeux et du coca | Pages 2-3 |
| Énergies renouvelables | Pages 3-4 | |||
| Santé, alimentation et environnement | Pages 4-5-6 | |||
| Eau inépuisable ; TFA dans l’eau | Pages 6-7-8-9 | |||
| Solutions fondées sur la nature | Page 10 | |||
| Billet d’humeur, brèves et agenda | Pages 11-12 |
- Semaine d’actions pour les alternatives aux pesticides Projections-débats du 21 au 30 mars 2024 : RÉPARER LA TERRE, RÉPARER LES HOMMES, film de Marion STALENS
Dans le cadre de la Semaine d’actions pour les alternatives aux pesticides
À l’initiative du Collectif 89 A-C OGM pesticides
Projections-débats en présence de la réalisatrice
RÉPARER LA TERRE,
RÉPARER LES HOMMES, film de Marion STALENS - ATTENTION ANNULATION : Jeudi 21 mars à 20h 30, Cinéma-Théâtre le CYCLOPE à Tonnerre
La séance est annulée : La marie n’a pas signé la convention permettant à l’association ARPENT d’organiser cette séance... - Vendredi 22 mars 20h 30, Moulin de Hausse-Côte à Saints-en-Puisaye
- Jeudi 28 mars à 19h, au BAR’OUF de Collemiers
- Samedi 30 mars à 17h, au Café associatif de Villefranche-St-Phal
À l’Île-Saint-Denis, aux portes de Paris, sur un terrain pollué situé en bord de Seine, une association se lance dans un double défi : relancer la filière de fleurs locales, produites sans pesticides et vendues en circuit court,
tout en formant à des métiers d’avenir des personnes en recherche d’emploi... (56 minutes)
Les organisateurs locaux, dans l’ordre des dates :
ARPENT ; Moulin de Hausse-Côte ; ADENY et Bar’Ouf ; C3V et café associatif « Du soleil dans ma maison ».
Association de Défense de l’Environnement
et de la Nature de l’Yonne
63 Boulevard de Verdun 89100 SENS
deuxième étage du bâtiment principal, bureau E17
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