Les monnaies complémentaires, un outil pour rafraîchir le climat ?

Pour certains économistes, la monnaie est « neutre » et sa quantité n’influence pas l’économie. Pour d’autres, elle joue un rôle primordial, exacerbe les inégalités et détruit la planète. Mais pour l’essentiel des citoyens, la monnaie est juste incompréhensible. En complément de chroniques réalisées en partenariat avec France Inter, dans la mensuelle de l’émission Foule continentale, nous avons exploré les mécanismes méconnus et fascinants de notre monnaie. On vous explique tout et on revient sur quelques-unes des alternatives à la monnaie, jugées par leurs promoteurs indispensables pour envisager un futur soutenable.
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Que faire alors que le dérèglement climatique s’accélère, met encore plus en péril la biodiversité, provoque famines et migrations, catastrophes naturelles et sanitaires ?

Consommer autrement : agir avec son porte-monnaie

• Il ne faut plus surconsommer les énergies fossiles : je limite mes transports, j’adopte la marche, le vélo et les transports en commun dès qu’il est possible, je consomme des produits les plus locaux possibles.
• Il faut cesser de surconsommer, d’acheter les nouveaux produits de la technologie qui ont une durée de vie catastrophiquement courte mais une empreinte écologique très lourde : je n’achète que le strict nécessaire, j’achète d’occasion quand c’est possible, je fais durer le plus longtemps possible.
• Il faut boycotter l’agro-industrie qui détruit les sols, pollue les eaux et l’air, qui surconsomme les énergies fossiles : je consomme bio le plus possible, de saison, local.
• Il faut relocaliser l’économie et refuser l’emprise des grandes firmes sur la distribution qui échappent à l’impôt, qui supprime nos emplois, qui étranglent les producteurs : je consomme auprès de coopératives, d’entreprises indépendantes et soucieuses du vivre ensemble.

Demander des changements globaux : agir citoyennement

• Il faut cesser de subventionner les énergies fossiles : les banques, les assurances, l’état et l’Europe ne doivent soutenir que les énergies réellement renouvelables (attention à la biomasse, aux forêts).
• Il faut tarir la spéculation financière et l’évasion fiscale qui privent les états de moyens pour agir contre les inégalités insupportables et les atteintes à l’environnement.
  Ainsi je change de banque, je participe aux mobilisations contre les grandes entreprises climaticides, pour que les gouvernements agissent enfin.
  Je sais que je peux si peu faire tout seul, mais je fais ma part de colibri et je rejoins des groupes.

Avec la monnaie locale complémentaire citoyenne, je contribue à agir ici et maintenant !

Pascal Paquin

Encore méconnues, les monnaies complémentaires pourraient constituer une alternative aux limites du circuit monétaire classique et une réponse aux défis de la transition écologique. Détails avec Thomas Binet de la Fabrique écologique.

Les monnaies complémentaires n’ont rien de nouveau, la coexistence de monnaies sur un territoire a même été la norme pendant bien longtemps. En France, depuis le début de la décennie, le développement de ces monnaies s’accélère, porté par des coups de projecteur de taille comme le film Demain de Cyril Dion, le développement du numérique ou encore des avancées réglementaires. Ainsi, la loi relative à l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) de 2014 offre aux monnaies complémentaires une reconnaissance légale : les monnaies émises par les entreprises de l’ESS sont désormais acceptées comme des titres de paiement.

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