12 avril 2018 La filière pain en question Quel pain pour demain ? Artisanal et durable, ou industriel et insoutenable ? Samedi 21 avril à 14 heures à Chalette sur Loing (45)
A l’issue de son assemblée générale qui se tiendra le 21 avril prochain, l’association Équilibre Monnaie-Terre organise une table ronde sur le thème de la filière céréales-farine-pain.
Cet échange sera animé par Eric Mangeat (journaliste), et aura comme participants Olivier Chaloche (céréalier près de Montargis), Gilles Matignon (meunier à Château-Landon), Pascal Veaulin (cuisinier à Lorris) et Germain Maureille (boulanger à Saint-Sauveur-en-Puisaye).
Depuis le milieu des années 1990, la filière a énormément changé. A la fin du siècle dernier, 1.000 moulins étaient en activité en France. Il en subsiste aujourd’hui moins de 400. En France, les 10 plus grandes entreprises de meunerie concentrent désormais plus de 90 % du blé écrasé en volume.
Autrefois peu soumises à la concurrence, les boulangeries artisanales sont de plus en plus menacées par les grandes surfaces et les terminaux de cuisson. Leur part de marché, de l’ordre de 55 %, recule d’environ 1 point par par an, tandis que, dans le même temps, celle des grandes surfaces progresse de plus de 5 %. Depuis 2014, chaque année, 1.200 boulangeries se retrouvent en difficulté, notamment dans les zones rurales qui perdent peu à peu leurs boulangers. C’est
ainsi qu’un quart des boulangeries artisanales de l’Yonne ont disparu au cours des 10 dernières années.
Cette logique d’industrialisation n’a pas seulement modifié les rapports économiques et sociaux, mais également la nature du pain que nous mangeons. En 1985, plus de 90 % du pain produit était frais. Actuellement, ce n’est le cas que de 17 % de la production. 55 % du pain est cru surgelé, et 28 % précuit surgelé. Concernant la viennoiserie, la part du frais était de 45 % en 1985. Elle s’est effondrée à seulement 5 %. En effet, 71 % de la production est précuite surgelée, et 22 % préemballée.
Face à des logiques industrielles et des stratégies de conquête mûrement réfléchies, les acteurs traditionnels de la filière sont souvent trop isolés pour faire face à de véritables mastodontes dont les pratiques peuvent s’avérer redoutables. Des initiatives ont vu le jour, tels le Groupement Petits Moulins de France ou Agri-Éthique, qui revendiquent un commerce équitable français.
Que faire pour produire localement et éviter de transporter de la farine et des préparations industrielles sur des centaines de kilomètres ? Comment relever le défi de la qualité ? Quel pourrait être le modèle économique d’une filière céréale-farine-pain locale ? Quel rôle peut jouer la restauration collective ?
Ce seront quelques-unes des questions qui seront posées à nos intervenants le samedi 21 avril à partir de 14 heures, à la Maison des Arts à Chalette-sur-Loing (9, rue Fernand-Boutet).
Venez nombreux soutenir l’économie de notre territoire !